Marseille fête ses héros ! (ou les subit...)

Y a qu'à ouvrir les journaux distribués à l'entrée du métro pour y voir en première page des "Marseille sacre les rois", Marseille fête ses héros"... Allez l'OM !

Oui, nous pouvons scander ces mots à tue-tête dans les rues de notre cité phocéenne, remplie de fierté. Ce titre tant attendu (depuis 1993 ?) est enfin là et tout le monde est en joie...

Si seulement…

Dimanche soir, Marseille ne ressemblait plus à une poubelle géante, comme à son habitude. Non, elle s'était transformée en décharge municipale abritant une horde de supporter plus débiles les uns que les autres.

Comment peut-on fêter un tel évènement dont une ville saurait être fier et en repartir la tête baissée devant la bêtise brutale d'une (grosse) poignée de décérébrés, mettant le centre ville à feu (RIP Zarafa) et à sang (20 hospitalisations).

60 000 personnes (ou 80 000 selon les journaux) se sont présentées devant les nouveaux rois de France pour profiter enfin de la sainte coupe. Et parmi eux, des femmes, le sourire aux lèvres, des enfants sur les épaules de leur père, des hommes soulagés et heureux d'avoir enfin gagné.

Mais aussi, et surtout, ceux que la presse appelle "des pseudos supporters".

Bagarres, feux aux poubelles, plaques d'égouts retirées, dégradation de voiture... et la girafe de la Canebière faite entièrement de LIVRES, incendiée... (les nazis faisaient déjà ça, faut-il y voir un signe ???) (Ai-je dit décérébrés ?), voilà le résultat d'une journée qui aurait pu se passer sans soucis si l’Homme (doublé du supporter) n’avait pas en lui cette passion destructrice (doublée par celle de l’alcool à outrance).

Alors oui, c’est triste que les enfants puissent garder de telles images de la victoire. C’est triste que le Monde ne se retourne plus lorsqu’on parle "encore" de Marseille, et de ses Marseillais irrespectueux, même de leur propre ville et qu’il esquisse un sourire moqueur lorsqu’on parle de Marseille capitale européenne de la culture en 2013. Il est triste de regarder le pays du soleil et des cigales croulant sous les ordures et les tessons de bouteille de bière, de gerbe (pas de fleurs) dans les coins et de regards vitreux et malfaisants.

Quel dommage que la gloire du ballon rond (pourtant intérêt principal de la ville, devant sa propreté) ne réussisse plus à rallier les passionnés sans qu’il n’y ait de dérapages… quel dommage que les uns doivent toujours payer pour les autres… quel dommage.